2014.04.03

2014.04.03

Luc Blanchette et Bernard Flébus démontrent du mépris et de l’arrogance envers les travailleuses et travailleurs

Rouyn-Noranda, le 3 avril 2014. – Désinformation, mépris et arrogance, voici comment je définis l’attitude de Luc Blanchette et Bernard Flébus, respectivement candidat du Parti libéral du Québec (PLQ) et de la Coalition avenir Québec (CAQ) pour la circonscription de Rouyn-Noranda Témiscamingue, au cours d’un débat électoral à la radio d’Ici Radio Canada mercredi dernier.

Monsieur Blanchette du PLQ,

À la question d’un auditeur portant sur la vision ou l’opinion que les candidats ont à l’égard de la syndicalisation, Luc Blanchette a démontré son arrogance en ridiculisant la question de l’auditeur. Cependant, en regardant ce que le parti politique de monsieur Blanchette a fait au cours des neuf années où les Libéraux ont gouverné sur le Québec, on peut comprendre son comportement. Le PLQ a réussi faire reculer les droits des travailleurs et travailleuses en 2003 en modifiant le Code du travail du Québec, privant ainsi ce derniers des conditions de travail couvertes par une convention collective lors d’une concession partielle, fusion ou changement de structure juridique d’une entreprise. En 2003 ce même parti politique s’immisce encore une fois dans les droits des travailleurs et travailleuses, notamment en ce qui a trait aux droits d’association, en imposant une loi limitant le nombre d’associations syndicales dans les établissements de la santé. Pour continuer sur cette lancée, le parti politique de monsieur Blanchette est venu restreindre encore une autre fois les droits de travailleurs et travailleuses en 2005 en imposant la loi 142 concernant les conditions de travail dans le secteur publique, et en 2012, la loi 30 sur le placement syndical est un autre triste souvenir pour le monde du travail.

Le PLQ n’a pas su démontrer que « la syndicalisation appartient aux travailleurs » comme l’affirmait Luc Blanchette sur les ondes de cette radio. Comment peut-on croire au discours de monsieur Blanchette alors qu’il étale son mépris et son arrogance face aux personnes qui peuvent être associées au monde syndical?

Il est inconcevable qu’une personne disant vouloir représenter les intérêts des tous les citoyens et citoyennes de notre circonscription se permette de mépriser une partie de la population de notre région, et de désinformer les électeurs et électrices en voulant faire passer le mouvement syndical comme une organisation illégale ou de malfaiteurs.

S’il fallait se retrouver devant un gouvernement affichant un comportement aussi méprisant, la population devra s’attendre à voir le monde syndical réagir avec ses pancartes et revendiquer les droits des travailleuses et des travailleurs, comme nous l’avons fait de nombreuses fois sous le gouvernement Charest et comme ce fut également le cas avec le mouvement des « Carrés rouges » en 2012.

Monsieur Flébus de la CAQ,

Le candidat de la CAQ, Bernard Flébus, n’est pas en reste. Tout en se disant ouvert à la pluralité syndicale, il se permet de faire un parallèle entre la syndicalisation et le Moyen Âge! Ce candidat veut faire croire à l’ensemble de la population que la syndicalisation est un frein à l’employabilité des travailleurs et travailleuses de notre circonscription. C’est le même discours que les Wal-Mart de ce monde diffusent largement pour empêcher leurs salariés de s’organiser en tant que syndicat. Il ne lui reste qu’à invoquer le «Right to work » imposé dans certains états américains où la syndicalisation et le droit à la négociation d’une convention collective a été interdits ou sérieusement limités.

J’exige de monsieur Flébus qu’il fournisse les preuves de ce qu’il avance, et s’il n’est pas en mesure de le faire, qu’il s’empresse de se rétracter publiquement.

Une telle affirmation est médiocre, diffamatoire et porte atteinte à la réputation du mouvement syndical. Une autre de ses allégations sur la mobilité de la main-d’œuvre dans le secteur de la construction dans le but de discréditer le mouvement syndical, et de faire le parallèle avec les travailleurs étrangers temporaires qui œuvrent dans le secteur de l’agriculture démontre sa profonde ignorance sur ces deux sujets.

Force est de constater que ce mépris à l’égard des personnes qui travaillent dans le secteur de la construction n’est pas récent. En 2013, lors d’une tournée de la Conférence régionale des élus portant sur la pénurie de logements, monsieur Flébus a démontré son manque de sympathie à l’égard de salariés de la construction qui louaient des logements dans sa localité alors que ces derniers y séjournaient dans le cadre de la mobilité de la main-d’œuvre pour justement construire des infrastructures ayant pour but d’accroitre la vitalité économique de sa localité. Il a fait porter la responsabilité de la pénurie de logements aux travailleurs et travailleuses qui venaient combler les besoins en main-d’œuvre que sa localité n’est pas en mesure d’offrir aux entrepreneurs locaux.

Quelle belle contradiction avec son discours tenu à la radio!

Lorsque monsieur Flébus parle d’ouverture et de mobilité des gens avec des accords agricoles et autres, j’imagine qu’il fait référence aux travailleurs étrangers temporaires qui œuvrent justement dans le domaine agricole. Les travailleurs étrangers temporaires sont des personnes pour lesquelles les deux instances gouvernementales ont créé des permis de séjour leur permettant de travailler au Québec pour venir en aide à l’agriculture. Ce permis de travail est rattaché à un employeur et ce dernier doit leur assurer un logis. Généralement la personne salariée finit par se faire héberger chez son employeur ou sur sa propriété, ce qui la place dans une situation où l’employeur a toute l’autorité sur elle, puisque toute rupture du contrat de travail annule automatiquement le permis de séjour au Québec, donc le renvoi à son pays. Une telle personne ne peut pas travailler chez un autre employeur, le permis de séjour temporaire est rattaché à l’employeur initial.

Ces travailleurs sont très vulnérables. La grande majorité ne connaît pas la langue française, ne peut pas se déplacer librement ni s’approcher des organisations syndicales, sous peine de renvoi au pays d’origine. Si j’avais à résumer ce modèle de relation de travail, je dirais que les travailleurs étrangers temporaires sont en quelque sorte la propriété de l’employeur qui les embauche et ce pour la période du permis de séjour temporaire.

Si c’est ce modèle de mobilité de main-d’œuvre que monsieur Flébus préconise, soit une forme d’esclavage moderne, alors je m’explique son mépris face aux travailleurs syndiqués et au mouvement syndical en général.

David Maden
Conseiller régional FTQ

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